Sa Vie

André Bay, né André, Pierre, Robert Dupont le 19 septembre 1916 à La Bonneville-sur-Iton, et mort le 14 janvier 2013 à La Frette-sur-Seine, est un ancien directeur littéraire des Éditions Stock, traducteur, écrivain, critique d'art et artiste peintre.

André Bay est né à La Bonneville-sur-Iton le 19 septembre 1916, fils d'Emile Dupont (ouvrier d'usine) et de Camille Belguise. Son père meurt en 1925 et sa mère se remarie avec l'écrivain Jacques Chardonne (jacques Boutelleau), qui devient son beau-père. Cette proximité favorisera son amour des livres, mais il cultivera toute sa vie une passion pour la peinture, qu'il pratiquera parallèlement à son activité littéraire.
 
Il a pour ami de jeunesse le peintre ⇒ Mario Prassinos, devenu lui aussi parisien, aux talents de graphiste-illustrateur auxquels il eut recours à ses débuts  dans l'édition. Mario Prassinos fut à l'origine du nom de plume d'André Bay, qui après avoir porté celui de André Boutelleau pendant ses études: le livret militaire stipule André Dupont «dit André Boutelleau», le A. B.  ou André B. devenant André Bay lors de l'édition d'un cahier.
 
Le peintre ⇒ Maurice-Elie Sarthou, voisin de rue parisien (Paris 5ém), est aussi un grand ami., il était partenaire à la pétanque les dimanches matin à la fin des années 1950 lors de rencontres boulistes «littéraires» aux Arènes de Lutèce. Ces rencontres s'organisaient autour de Jean Paulhan qui habitait en face du square des Arènes et regroupaient là critiques littéraires, éditeurs et écrivains, dont les fidèles Jérôme Lindon, Maurice Toesca et le passager Claude Simon. Sarthou a aussi été initiateur de l'orientation vers les arts de Didier Bay, autre fidèle des parties de pétanque.
 
Il rencontre Gian Berto Vanni / ⇒ Cicito Vanni, un peintre illustrateur photographe italien habitant à Rome, qu'il hébergea et domicilia rue de la Clef, le temps de son mariage avec Franny, une américaine, et de la naissance de leur fils Ruggero Vanni en 1958.
 
Il est ami également de ⇒ Max Ernst et ⇒ Dorothéa Tanning, voisins en Touraine, à Huismes au début des années 1960, avec qui il échangea également quelques diners et parties de pétanque autour de discussions à propos d'anecdotes de la guerre, Max Ernst ayant été réfugié en France et interné par Vichy, à propos de litterature et des surréalistes, ou des aventures américaines, narrées par Max avec beaucoup d'humour et malice, dans son français impeccable.
 
Il fait bien d'autres rencontres, dont ⇒ Jean Rostand et Roger Caillois et une multitude de rencontres littéraires dont «ses» auteurs, c'est-à-dire ceux qu'il publia ou aida à faire publier, dont ⇒ Amélie Nothomb, et d'autres affinités de lecteur, entre autres dans les champs du naturalisme, plantes, insectes, minéraux…
 
Il se marie à Paris (5e) le 9 novembre 1939, avec Odette Desmond. Odette et André ont eu deux enfants, Claire (2 août 1942) et Didier (21 juin 1944).
 
En 1940, il entre aux éditions Stock, dirigées alors par Jacques Boutelleau (Chardonne) et Maurice Delamain qu'il considérait comme son «oncle» alors qu'ils n'avaient aucun liens familiaux. Il en devient l'année suivante le directeur littéraire et le reste pendant 40 ans. Il y crée en 1941 le Nouveau Cabinet cosmopolite.
 
Parallèlement à son métier d’éditeur, il publie dès 1939 de brèves variations sur l’amour (Amor, Intimité, Où sont nos amoureuses?), suivi d’un roman plus important, l’École des Vacances, qui sera sélectionné pour le prix Fémina.
 
En 1948, il fonde le prix du Meilleur livre étranger avec Raymond Queneau et Jean Blanzat.
 
Odette Bay se suicide le 3 aout 1964.
 
Il se remarie à la Frette-sur-Seine le 10 juillet 1965 avec Marie-Pierre Thomas-Castelnau. Marie-Pierre et André ont eu un fils, Nicolas Bay-Castelnau.
 
De 1971 à 1998, il préside l'«Association des Amis de Chardonne», créée par Ginette Guitard-Auviste, biographe de Chardonne.
 
En 1980, il laisse la direction de la collection le Nouveau Cabinet cosmopolite à son épouse Marie-Pierre Bay, également traductrice.
 
Camille Belguise, sa mére, meurt en août 1980 à La Frette et André Bay s'installe dans la "Villa Jacques Chardonne", rejoint dès 1981 par Béatrice Commengé, traductrice et écrivain.
 
En 1987 est créé le prix Jacques-Chardonne, qui durera jusqu'en 1996.
 
Il a traduit, entre autres, Mark Twain, Lewis Carroll, Jonathan Swift et Robert Louis Stevenson, et préfacé, entre autres, les œuvres de Tolstoï (Anna Karénine) de Katherine Mansfield, Scott Fitzgerald (Gatzby le Magnifique et Tendre est la Nuit), ou encore de Thomas Wolfe ou d’Anaïs Nin.
 
Il décède le 14 janvier 2013 (à 96 ans) à La Frette-sur-Seine, dans la "Villa Jacques Chardonne" construite en 1926 pour son beau-père Jacques Chardonne par l'architecte Henri Pacon. Il est inhumé dans le cimetière de La Frette-sur-Seine, non loin des tombes de Jacques Chardonne (Jacques Boutelleau) et de sa mère (Camille Boutelleau dite Camille Belguise).

ci-dessous vues de la villa J. Chardonne.